L’importance de notre santé intestinale

Le sujet

Du coeur de nos cellules à notre assiette

L'expert

Anthony Berthou
Micronutritionniste

Résumé

Points clés à retenir 

  • Oméga 3 : où les trouver et sous quelle forme ?
  • Quelles sont les carences dont nous souffrons le plus

Points clés de l'épisode

Quels types de compléments alimentaires à base d'oméga 3 devrions-nous prendre ?

Dans le cas des compléments alimentaires, comme les oméga-3 par exemple, on peut parler d’estérification, de purification, etc. Et la qualité du processus et surtout la conservation sont importantes – le stress oxydatif peut commencer à affecter ces oméga-3, car ce qui fait leur richesse, c’est-à-dire le fait qu’ils soient très insaturés, les rend également faibles ; en effet, ils sont très sensibles au stress oxydatif. Donc quand on garde des gélules d’oméga-3 pendant plusieurs mois, voire plusieurs années pour certaines personnes, c’est un peu l’effet patate chaude, c’est-à-dire qu’il va y avoir un effet de propagation très important du stress oxydatif. Dans un essai clinique, il a été montré que les LDL oxydées, c’est-à-dire la fraction athérogène des LDL, augmentent le risque de maladies cardiovasculaires. En fait, les oméga-3 oxydés peuvent accentuer ce risque, alors que les oméga-3 non oxydés ont tendance à le réduire.

Et malheureusement, nous ne sommes pas légalement obligés de mentionner le taux d’oxydation, ce que nous appelons l’indice TOTOX (l’indice de peroxydation lipidique d’un laboratoire), c’est-à-dire que normalement cet indice doit être inférieur à 5 pour que l’oxydation soit vraiment très faible. Mais cet indice est parfois mesuré par les laboratoires, et c’est très bien ainsi. Ce n’est donc pas parce que ce n’est pas obligatoire que certains laboratoires ne le font pas. Certains le font, et c’est tout à leur honneur. Maintenant, la question est de savoir si cela se fait à la sortie de l’usine ? Le fait-on après six mois de stockage ? Le fait-on après dix mois de stockage ? Et si votre stockage se fait à température ambiante, etc., malheureusement… ces composés s’oxydent très rapidement. C’est pourquoi je recommande, avant tout, de prendre les oméga-3 les plus frais possible. Nous n’avons pas beaucoup de contrôle sur ce point, car cela dépend simplement du moment où ils sont produits. Mais dans tous les cas, lorsque vous les achetez, conservez-les au congélateur. Parce qu’en fait, même au réfrigérateur, dans le réfrigérateur, l’oxydation continue.

Quels sont les aliments qui peuvent nous apporter des Oméga 3 ?

Petits poissons gras. Malheureusement, que ce soit le saumon ou d’autres poissons, il y a des métaux lourds… Et c’est vrai qu’aujourd’hui, si on reste dans l’histoire du saumon, il y a du méthylmercure, mais il y a aussi d’autres composés, parce que ce sont des poissons gras, et ils ont accumulé ces composés au cours de leur propre vie. Lorsque nous recommandons les sardines, les macros, les anchois, les petits poissons, nous avons moins d’effets cumulatifs et donc moins de ces composés. Ils sont également présents dans les noix du Périgord ou de Grenoble.

Quelles sont les déficiences dont nous souffrons le plus ?

Heureusement, les carences sont rares aujourd’hui. Dans les pays occidentaux, etc., nous ne sommes pas tous ou presque déficients en certains micronutriments. En revanche, nous pouvons être carencés. En d’autres termes, une carence se situe dans la zone intermédiaire entre un statut optimal et le préambule d’une carence si elle est maintenue dans le temps. Et là, en effet, nous avons une fraction de la population qui peut y être prédisposée. Classiquement la vitamine D, non pas parce que c’est un problème alimentaire, simplement parce que nous ne sommes plus suffisamment exposés à la lumière naturelle : nous sommes toujours à l’intérieur, comme le disait Pierre Rebi : » on vit dans des boîtes, on dort dans des boîtes, on se déplace dans des boîtes », et malheureusement, on manque de vitamine D. C’est donc malheureusement en relation avec notre mode de vie. Cette vitamine D est synthétisée à partir des UVB du soleil, et donc on a besoin de s’exposer à la lumière pour avoir un statut suffisant en vitamine D, notamment pendant la période du printemps à l’automne, pour constituer des réserves pour la période où on a moins d’exposition.

Nous constatons qu’environ 80 % de la population présente aujourd’hui un déficit par rapport aux normes officielles. Et si l’on augmentait un peu le niveau minimum de carence, on pourrait avoir encore plus de monde. Il en va de même pour le magnésium. On parle de 80 % de la population française, parce que d’une part, la densité micronutritionnelle des aliments que nous mangeons diminue. Nous mangeons beaucoup d’aliments ultra-transformés. On les appelle souvent les « calories vides », parce qu’ils apportent beaucoup de calories et peu de micronutriments. D’autre part, nous avons un mode de vie où nous sommes souvent stressés. Nous vivons également dans un environnement, une société où nous sommes un peu stressés en permanence dans les transports, etc. Comme le magnésium est très important pour toutes les réactions enzymatiques énergétiques, qu’elles soient cognitives ou physiques, nous pouvons augmenter considérablement nos besoins en magnésium. Donc, d’un côté nous l’augmentons, de l’autre nous avons moins d’apport, ce qui veut dire que mathématiquement nous nous retrouvons avec une carence importante.

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